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Visage, paysage - tout est voyage" (2004)
préface de l’album « Visage, paysage – tout est voyage »
Alors que le cinéma et sa sœur cadette, la télévision, sont un art du mouvement, avec leurs images que la caméra déploie, et, au gré des techniques, accélère ou ralentit, superpose, rapproche ou éloigne de nous, la photographie se caractérise par la fixité, l’immobilité, la pérennité aussi, à partir de l’angle choisi, selon un point de vue qui demeure. Il ne faudrait pas en déduire que la photographie ne possède pas de dynamisme, ne propose pas au regard son rythme intérieur. Mais, comme pour la peinture, en dehors même de la perspective que ne connaissent pas les icônes par exemple, pourtant exultantes d’une vie intime, ce mouvement intérieur lui est donné par la profondeur.
C’est bien ce qui attire et retient dans les photographies que présente ici Dominik Sikorowski. A cet égard, la route plane, déserte et civilisée qui ne conduit qu’à l’infini des nuages, est emblématique. Il a déjà le talent de faire pressentir l’immensité. Celle des espaces, ou plutôt de l’espace en tant que tel, non pas vertical comme en Suisse où le regard est sans cesse invité à se lever, mais plutôt comme en Pologne, dans la tranquille plénitude de la plaine, dans la présence des horizons. (...)
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