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Ecrire quelques lignes, insuffler un peu de moi-même sur ce papier jusque là trop blanc. Voilà ce que je voudrais tant. Et pourtant, la plume glisse doucement des doigts fatigués, semble encore hésiter un bref instant, puis se laisse tomber.
C’est peut-être la faute de ce vol interminable. Ou serait-ce la rupture avec ce qui m’est proche, ce que je connais et que j’aime qui m’empêcherait d’écrire? Je ne le sais pas vraiment. Je tente de poursuivre ces petites étincelles qui sautillent dans mon esprit. Je pense les saisir, mais ce n’est qu’illusion; elles se rient de moi, m’échappent, s’éteignent, puis réapparaissent plus brillantes encore. Et soudain, délicates, elles se déposent sur la feuille, apeurées, encore hésitantes, prêtes à s’envoler.
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Je pose pied sur une terre tout autre, au milieu de la nuit. Un taxi grinçant m’emmène à travers la moitié de la mégalopole sud-américaine. Sur la route, des gens poussent des voitures, ou plutôt, des amas de ferraille retombés en panne; d’autres traversent la chaussée devant les roues usées du véhicule qui, sans y prêter vraiment attention, se faufile parmi les trous béants qui ornent la route. |
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